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éléments historiques Préambule | De l'Estaque à Martigues, la Côte bleue se démarque par ses tombants calcaires plongeants dans le bleu de la Méditerranée. Longtemps isolée, l'accès aux vallons verdoyants puis aux calanques se faisait uniquement par des chemins empierrés. Agriculteurs, pécheurs et surtout éleveurs occupaient le massif.
30 ans après l'inauguration, le 14 janvier 1848, de la ligne "royale" Marseille-Avignon et le tunnel de la Nerthe, la compagnie ferroviaire PLM lance le projet de la ligne Martigues l'Estaque. Le tronçon Miramas Port-de-Bouc était déjà en exploitation essentiellement pour l'activité industrielle. Après une dizaine d'année de travaux, la ligne est opérationnelle le 15 octobre 1915.
La ligne ferroviaire de la Côte bleue a nécessité la construction de 18 viaducs, 2 ponts et 23 tunnels? Aujourd'hui sont classés à l'inventaire du patrimoine du XXe siècle ou inscrits au titre des monuments historiques. |
|  Histoire | En juin 1904, le bulletin de loi N°1598 déclare l'établissement d'une ligne de chemin de fer de Miramas à l'Estaque d'utilité publique. C'est entre 1907 et 1915 que les plus gros travaux sont réalisés. Depuis l'Estaque, tunnel, viaduc, s'imposent alors dans le paysage jusqu'au viaduc de Caronte enjambant le chenal du même nom. Le tronçon Port de Bouc existant déjà en exploitation industrielle. Mais ce ne fut pas une mince affaire pour les ouvriers de toute origine (alpins, italiens, espagnols et portugais). Des années de souffrance, de sueurs et parfois de deuils, sont relatés dans les différents écrits. A ce titre, je citerai le magnifique ouvrage de Louis ROUBAUD « Le chemin de fer de la Côte Bleue vers les plaines de la Crau ». Les couleurs sont magnifiques, profondes, les reflets magiques, les scintillements de la mer, autant de sourires. Que l'homme ait pu construire de ses mains, à l'époque, cette oeuvre majestueuse inspire le respect et l'émerveillement. Paul Séjourné, ingénieur en chef au service de construction de la P.L.M, a été le principal chef d'orchestre de ce travail. Longue de 59,7 Km, il n'y a que 3,26 M de dénivelé entre ses extrémités. Il y a 18 viaducs dont 4 repris au répertoire du patrimoine du XX ème siècle et 23 tunnels. Ce projet a été fortement appuyé par la chambre de commerce de Marseille voyant là une sécurité en doublement de la voie royale (avec sa particularité du tunnel de la Nerthe jugé comme un ouvrage vulnérable à l'époque) et une expansion possible sur le bassin de l'étang de Berre. Il faudra néanmoins attendre 1903 pour que les expropriations se terminent et l'avancement des différents projets permettent d'envisager le commencement des travaux. Ce fût à l'époque plus qu'une grande aventure, un véritable défi. On distingue trois types d'ouvrages, les viaducs et les tunnels ou « souterrains » dans les documents historiques et techniques et les bâtiments de gare ou stations construit sur la base PLM mais agrémentés spécialement pour cette ligne de décor en faïence et marquises. |
|  A partir de l'Estaque | ponts, tunnels, viaducs s'enchaînent, leurs noms chantent autant que les cigales en été. Après le viaduc de Piche, celui des Riaux, de Corbières appelés à l'époque « viaduc des Farigoules » la commune du Rove approche avec aussi un viaduc celui-ci particulièrement arqué, les Loubatons puis Les Resquiadou. A partir de ce point c'est un véritable combat contre le calcaire entre mer et falaises. La partie la plus sauvage et quasi incessible, uniquement composée de souterrains et viaduc. A chaque sortie de tunnel, c'est une nouvelle carte postale. L'Establon, les Aragnolles, Les glaïeuls, les pierres tombées. Chacun donnant à peu prés deux ans de travail dans des conditions, on l'imagine, particulièrement difficile. On retrouve dans le cimetière de la commune du Rove une stèle destinée aux ouvriers décédés. Les ouvrages étaient conçus d'abord avec des échafaudages de bois, puis les pierres taillés sur mesure étaient posées au fur et à mesure ainsi que le remblai. Enfin on arrive à la Vesse, ici, dans cette calanque les premières baraques de travailleurs côtoient les cabanons de pécheurs. Un souterrain puis la gare de Niolon apparaît. On remarque alors la décoration particulière ajoutant une touche de charme finale. Ici, la marquise qui abritait les voyageurs a malheureusement disparu. Elle est encore présente sur le bâtiment de Carry le Rouet qui a fait l'objet d'une rénovation remarquable. |
|  A la sortie de Niolon | une petite calanque typique de la Côte bleue, sous le viaduc des Joncquiers. Tombants calcaire et galets. La ligne poursuit son parcours à flanc de falaise, à noter une galerie souterraine construite pour protéger la ligne d'un risque de tir d'obus trop court depuis la batterie de Niolon; Méjean, Figuières, Les Anthénors, nous sommes arrivés sur la commune d'Ensuès la Redonne avec aussi un magnifique Bâtiment. La calanque de Méjean revient souvent dans les écrits locaux. C'était un petit village de pécheurs accessible quasiment uniquement par la mer, ou après plusieurs heures de marche. On raconte qu'au début de la ligne de chemin de fer, il y avait des arrêts de courtoisie pour haler les marchandises directement depuis le viaduc haut de 34.5m. Ensuite, un véritable chef d'oeuvre s'offre aux regards, le viaduc des eaux salées. Une seule arche de 50m enjambe la calanque pour se poser de part et d'autres en pleine roche dolomitique; L'ingénieur Paul Séjourné a exprimé là tout son génie. Sa particularité a été rendu nécessaire du fait de la présence de nombreuses sources dans la calanque. Il a fallut aller chercher les appuis sur les cotés. D'une longueur de 114,8m, il est à 31.5m de hauteur. Il a fallut construire un système de transport aérien, appelé alors élévation, pour transporter les matériaux d'un coté à l'autre Au dessus de ce qui allait devenir une oeuvre architecturale répertoriée au patrimoine du XXème siècle. Une maquette se trouve d'ailleurs à l'école des ingénieurs des arts et métiers à Paris. |
|  Avec le viaduc de Caronte | ce sont les deux ouvrages les plus remarquables de la ligne. A partir du viaduc des eaux salées, la nature se montre plus raisonnable, on arrive au pied de la chaîne de la Nerthe, et l'horizon s'ouvre progressivement vers l'Etang de BERRE puis la plaine de la CRAU. Il n'y en a pas moins de beaux ouvrages avec Le Rouet, L'aigle et le souterrain de Carry; Pour l'histoire, il est à relever que le viaduc de l'Aigle ainsi que celui de Caronte furent respectivement dynamité et bombardé en 1944. Ils ont été reconstruit à l'identique, ce qui est aussi remarquable. Sausset les Pins, La Couronne, Ponteau suivent Carry le Rouet pour arriver à Martigues, grande gare, et le fameux viaduc de Caronte. Celui-ci a fait l'objet d'une magnifique illumination pour MP2013. A la sortie du viaduc s'ensuive Port de Bouc, Fos, Istres et enfin Miramas. La ligne s'achève mais son histoire continue; Ouverte en 1915 elle n'a jamais été inaugurée. Nous espérons réparer cette injustice cette année; |
|  fich'affiche CAUE13 |  | à la vente les 17 & 18 octobre | |
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Copyright (C. Glorian) 2015. Tous droits réservés. | dimanche 31 janvier 2016 |
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